
The Crown
KKKK (4 K sur 5)
« For the better or for the worse the crown has landed on my head »
La série The Crown est une série Netflix en anglais. C’est la biographie d’Elizabeth II, depuis le début de son règne. Cette série comportera 5 saisons même si pour l’instant il n’en existe que 3.
Les acteurs changent toutes les 2 saisons : la reine Elizabeth est jouée par Claire Foy dans la S1 et S2. Pour la S3, elle est incarnée par Olivia Colman. La première saison est sortie en 2016.
S1 : Cette saison couvre la période entre 1947 et 1955, elle commence donc par le mariage d’Elizabeth et de Philip. À la mort du roi Georges VI (qui fait l’objet d’un film : Le discours d’un roi de Tom Hooper (KKK)), Elizabeth accède au trône. Nous la suivons durant ces premières années en tant que reine, son couronnement… La saison se termine lorsque sa sœur Margaret se sépare du capitaine Townsend, car elle ne peut pas se marier avec lui étant donné qu’il est divorcé. Durant cette saison, le premier ministre Winston Churchill est très présent.
S2 : Ici, la saison commence par la prise du canal de Suez et va jusqu’à la naissance du quatrième enfant de la reine, le prince Edward. Nous y voyons aussi la démission du premier ministre Macmillan et le mariage de Margaret avec le photographe Anthony Armstrong-Jones.
S3 : Cette saison est la dernière à être sortie. Elle nous montre les deux mandats du président Harold Wilson avec l’épisode de la catastrophe d’Aberfan. Cette saison se termine lors d’une cérémonie pour les 25 ans de règne d’Elizabeth II.
Analyse : De quel façon le metteur en scène veut-il montrer la monarchie ?
La série The Crown, créée par Peter Morgan offre un certain regard sur la monarchie. Durant un long moment, il est difficile de comprendre si le showrunner veut montrer la monarchie de façon méliorative ou péjorative.
D’un côté, les décors somptueux, les costumes et la musique dramatique de Hans Zimmer nous font penser que le but de Peter Morgan est d’exposer le caractère grandiose de cette institution. Pour certaines personnes, les scènes montrant les membres de la famille royale galopant sur des plaines en se plaignant de leur situation et de leur vie peuvent paraître agaçantes. Cependant, je remarque plutôt que le cheval est très beau.
D’un autre côté, Peter Morgan montre aussi la difficulté d’être reine et la nécessité de se plier aux règles. Peu à peu dans l’avancée de la série, nous voyons la reine Elizabeth perdre son humanité et devenir une personne dans laquelle aucune émotion ne paraît. « Ne rien faire est la plus dure des tâches. Et ça réclamera toute ton énergie. Être impartiale n’est pas naturel, pas humain. Les gens voudront toujours que tu souries, acquiesces ou fronces les sourcils. Mais dès l’instant où tu le fais, tu prends position, tu affirmes un point de vue. Et c’est la seule chose en tant que reine que tu n’as pas le droit de faire« , lui explique sa grand-mère. Nous voyons que malgré ses efforts pour être différente et pour résister, Elizabeth finit par se plier aux règles. Ainsi, le fait d’être reine nous est présenté comme un fardeau et non plus comme un privilège.
Enfin, nous voyons à plusieurs reprises que le but de certains personnages est de camoufler la vérité et de paraître plus fort. Par exemple ici, dans ce dialogue entre Winston Churchill et son peintre :
» – Ce sera un portrait de type flatteur ou plutôt réaliste ? Allez-vous me représenter en chérubin ou bien en bulldog ?
– J’imagine qu’il y a des tas de M. Churchill.
– En effet. Pendant que vous le cherchez, ne ressentez pas le besoin d’être trop exact.
– Pourquoi ? L’exactitude, c’est la vérité.
– Non, pour ça, on a l’appareil photo. La peinture est un art supérieur. Je peins un peu moi-même.
– Je sais, monsieur.
– Et je ne laisse pas l’exactitude entraver la vérité si je n’en ai pas envie. Si je vois un paysage qui me plaît, mais que l’usine dans le fond ne me plaît pas, je ne la peins pas.«
Dans cette scène, il est plus clair que le but de cette série est aussi de monter les défauts et les secrets de cette institution. Voilà une autre citation qui va dans le même sens, c’est un commentaire de l’oncle d’Elizabeth, Edouard VIII sur le couronnement de sa nièce.
« Qui veut de la transparence quand on peut avoir de la magie ? Qui veut de la prose quand on peut avoir de la poésie ? Si on lève le voile, que reste-t-il ? Une jeune femme ordinaire au talent modeste et de peu d’imagination. Mais enveloppez-la comme ça, oignez-la d’huile sainte, et subitement qu’obtenez-vous ? Une déesse.«
Cette deuxième citation peint la monarchie de façon presque ridicule : suggérant que le caractère magique et grandiose de celle-ci n’est dû qu’à l’habit, qu’au décor, alors que la vérité n’est pas si extraordinaire.
Pour conclure, cette série dévoile la monarchie sous plusieurs angles, l’idéalisant d’abord, puis la montrant comme un fardeau et finalement, comme quelque chose de ridicule, qui n’est qu’une illusion, un divertissement.
AVIS PERSONNEL : J’ai beaucoup aimé cette série et je vous la recommande surtout si vous voulez progresser en anglais !
Blanche Lermigeaux