J’accuse !

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« – Je ne veux pas d’une autre affaire Dreyfus. – Ce n’est pas une autre affaire Dreyfus mon général. C’est la même.« 

J’Accuse, Roman Polanski

Résumé : Ce film du réalisateur Roman Polanski est en réalité l’adaptation d’un livre de Robert Harris, D. Il montre l’affaire Dreyfus, du point de vue du colonel Picquart. Celui-ci contribue d’abord à l’accusation contre Dreyfus. Il est ensuite nommé à la tête du contre-espionnage et découvre que les preuves étaient des fausses. Il décide alors de trouver le coupable et d’accuser ses supérieurs corrompus, au péril de sa carrière.

Avis : J’ai bien aimé ce film car j’ai trouvé le point de vue nouveau et original. Le personnage de Picquart est intéressant : il met de côté son antisémitisme pour défendre Dreyfus et montrer la corruption de l’armée. De plus j’ai bien aimé les acteurs comme Jean Dujardin qui incarne le colonel Picquart.

Comment Roman Polanski s’est-il approprié l’histoire de l’Affaire Dreyfus ?

Pour Roman Polanski, choisir de réaliser un film sur l’Affaire Dreyfus a une signification personnelle. En effet, il est lui même juif et a survécu au ghetto de Cracovie. Ainsi, il a fait plusieurs choix pour s’approprier l’histoire de ce scandale.

D’abord, au niveau cinématographique, Polanski a pris certaines décisions pour les couleurs, la lumière, les plans… Il a voulu être très fidèle à la réalité et donc filmer la plupart des scènes dans les lieux réels. Ainsi, une grande partie du film a été filmée en extérieur. Le ton du film et les couleurs sont sombres, froids, gris et un peu tristes. Cela se voit bien dans la scène de dégradation qui commence le film et qui se passe dans une triste journée d’automne. Au niveau des plans, ils sont assez simples et ne viennent pas prendre une place trop importante dans le film. Pour conclure, l’atmosphère créée par les choix du réalisateur est sombre mais proche de la réalité. Les plans simples mettent en valeur l’histoire.

Ensuite, le réalisateur a choisi un point de vue très original qui est celui du général Picquart. Celui-ci est un personnage très intéressant. En effet, il est très attaché à la justice et réussit à mettre de côté son antisémitisme et à défier ses supérieurs afin d’arrêter le véritable coupable et sauver l’innocent Dreyfus. Nous le suivons dans son enquête ce qui rajoute un peu de suspens à l’histoire. Dans son film, le réalisateur montre aussi Dreyfus comme un homme antipathique, il est ainsi fidèle à la réalité. Je pense que montrer Dreyfus comme cela et choisir ce point de vue permet à Polanski de montrer que les juifs, même antipathiques sont tout simplement des hommes et que même lorsqu’on est antisémite, on peut vouloir rendre la justice.

Enfin, adapter le livre de Robert Harris sur ce scandale est cohérent avec la carrière et la vie privée de Polanski. En effet, le réalisateur avait déjà fait un film (que j’avais préféré) et qui montrait les ghettos de Pologne : Le Pianiste (KKKK). Ainsi, ce n’était pas la première fois que Polanski évoquait l’antisémitisme. En outre, il y a plusieurs points communs entre les deux films. En effet, l’ambiance est très similaire, cela est dû aux couleurs sombres et au rythme lent marqué par des temps de silence, communs aux deux films.

Pour conclure, Roman Polanski avait de nombreuses raisons de réaliser ce film. Par conséquent, il a fait certains choix pour que le résultat soit cohérent avec sa carrière et sa vie. Pour cela, il a créé une atmosphère sombre et mis en valeur l’histoire. Ensuite, il a choisi un point de vue particulier et représenté Dreyfus comme il l’était vraiment pour montrer que les juifs sont simplement des hommes. J’accuse est finalement un film très personnel que j’ai apprécié.

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